Rencontre avec les "Socios Verts"
Thierry Simonnet s'est confié pour notre média sur le projet de "Socios Verts" qu'il mène aux côtés de 21 autres personnes. Le président de l'association en est quasiment certain, un projet de socios aboutira un jour ou l'autre à l'ASSE.
Bonjour Thierry, tout d’abord où en est aujourd’hui votre projet de Socios ?
Le projet s’est pas mal étoffé dans le sens où on a accueilli pas mal de monde au sein du collectif. On a finalisé un bureau, on a également élu un CA (ndlr : Conseil d’Administration). On est désormais 22 personnes au sein du collectif. On a un bureau assez complet puisqu’on a un président, un vice-président, un trésorier, un vice-trésorier, un secrétaire et un vice-secrétaire. On a donc six personnes au bureau et trois personnes de plus qui composent le CA, qui sont coordinatrices. On a créé des commissions. La plus efficiente est la commission communication, la commission juridique est importante également pour savoir quel modèle juridique on va avoir si on intègre un jour le club.
Cela dépendra notamment si ce sont encore les propriétaires actuels ou de nouveaux, ce ne sera pas forcément la même chose pour nous. On a également un partenariat avec Soccer Populaire. La courbe des promesses de dons s’est un peu ralentie mais ça ce n’est pas très grave. Au niveau des contributeurs on est autour de 1640 personnes. À la base, on pensait que nous aurions beaucoup de contributeurs à 30 euros. On a eu une petite surprise car la moyenne se situe plutôt autour de 100 euros.
"L'objectif est de rentrer dans le capital du club et d'avoir un siège au Conseil d'Administration"
Le projet est donc de rentrer dans le capital du club ?
Oui tout à fait. Rentrer dans le capital et avoir un siège au Conseil d’Administration du club. Si on regarde ce qu’il s’est fait en France, le cas de Bastia est un peu particulier parce qu’ils l’ont fait un peu dans l’urgence pour que le club ne meurt pas. Ils sont carrément rentrés dans les organes de décision du club. À Guingamp, ils sont rentrés effectivement dans le capital mais, ils n’ont pas du tout de représentation au niveau du CA du club. On aimerait bien avoir au moins un siège.
Le formulaire des promesses de dons est somme toute assez léger, n’avez-vous pas peur que les dons réels ne soient pas aussi importants ?
Le retour qu’on a de la plupart des contributeurs, on communique avec eux une fois par mois, ils nous disent en général qu’ils sont plutôt prêts à mettre plus. Après, c’est vrai que pour nous c’est neuf tout cela, on découvrira, mais on est plutôt optimistes là-dessus par contre. Même si quelques-uns oublient de faire leur don, je ne pense pas qu’on aura beaucoup de pertes car la plupart des contributeurs veulent mettre plus comme je vous le disais.
Quel est votre parcours personnel avant d’en arriver à monter ce projet ?
Par rapport à l’AS Saint-Étienne, je suis un supporter complètement lambda. J’ai fait partie des Associés Supporters pendant quelques années, après j’ai fait partie de l’USS pendant plusieurs années également. Je suis ensuite redevenu indépendant. Je suis l’ASSE depuis 1975 donc cela commence à faire pas mal de temps. Je suis arrivé dans la région stéphanoise pour suivre les Verts et j’y suis resté. Je suis Clermontois d’origine.
Comment vous êtes-vous retrouvés avec les autres membres du projet ?
Au départ, on était un petit noyau de quatre personnes. On s’est dit qu’on allait démarrer un projet de socios. Petit à petit en se faisant connaître sur les réseaux, des gens sont venus nous aider. On a créé l’association fin octobre, l’année dernière. Une fois qu’on s’est fait connaître, on a eu pas mal de monde. On se retrouve aujourd’hui à 22 donc c’est bien. Il faut être un minimum pour travailler et avancer sachant que nous sommes une association, que nous ne sommes pas une entreprise et que nous avons tous nos vies familiales et professionnelles à côté. C’est un peu de boulot en plus mais c’est intéressant.
"Cela finira par arriver un jour ou l'autre, c'est quasiment une certitude"
Cela fait des années que le projet de socios revient dans l’actualité du côté de Sainté, y croyez-vous réellement et comprenez-vous que certains n’y croient pas du tout ?
On y croit car si ce n’était pas le cas cela ne servirait à rien de monter une association. On travaille tous au moins deux ou trois heures par semaine sans compter les matchs qu'on va voir (rires). Forcément on y croit, est-ce que ça va se faire dans deux mois ou dans quelques années, ça on ne peut pas vous le dire. Cela finira par arriver un jour, c’est quasiment une certitude. Parce que c’est aussi dans l’air du temps : on n’est pas les premiers à avoir lancé ça en France. D’autres clubs ont déjà des socios, par contre, des clubs de la dimension de l’ASSE pour le moment il n’y en a pas. Donc ce serait bien qu’on soit les premiers à rentrer dans cette boucle-là.
Pour les gens qui n’y croient pas c’est difficile de les obliger à y croire. Après, on a un vivier de supporters relativement important pour avoir à minima entre 2 et 4M€. Le montant minimal il est là, autour de 2 à 4M€ pour entrer dans le capital, c’est ce que nous pensons.
Qu’est ce qui fait que votre projet a plus de chance d’aboutir selon vous ?
Ce qui fait qu’il a plus de chances d’aboutir c’est qu’il n’y en a pas eu dans le passé. S’il y avait eu un projet porté par le club lui-même, parce que nous sommes indépendants même si nous allons essayer de nous rattacher au club. Si cela avait été le cas à un moment donné, je pense que cela aurait fonctionné, j’en suis à peu près sûr. On commence à être audibles donc je pense que d’ici quelques semaines on va aller voir le club pour leur expliquer notre projet.
Vous n’avez donc aucun contact avec le club à l’instant T ?
À l’instant T non, mais on y travaille.
"On a contacté des personnes comme Aimé Jacquet ou Jean-Michel Larqué"
Pour finir, quelles compétences avez-vous déjà au sein du projet et en recherchez vous d’autres ?
On a à peu près toutes les compétences qu’il nous faut. Mais il nous faudrait les doubler. Par exemple, il nous faudrait quelqu’un qui pourrait faire vivre le site. On l’améliore de jour en jour mais la personne qui s’en occupe est très occupée donc si on avait une seconde personne qui pouvait nous aider sur cet aspect-là ce serait très bien. Au niveau de la commission communication, on est très bien fourni. On aimerait bien avoir des anciens joueurs qui rejoignent le mouvement, car on aimerait bien avoir une cellule "anciens joueurs" qui pourraient être des parrains. On commence à travailler là-dessus mais c’est long, cela prend du temps.
Pour vous donner un exemple, on a contacté des personnes comme Aimé Jacquet ou Jean-Michel Larqué qui n’ont pour l’instant pas donné suite, mais on s’y attendait un peu. Il faut qu’on grossisse un peu et qu’on se fasse connaître. On ne perd pas espoir d’avoir quelques anciens joueurs. Le projet de socios parle à pas mal de monde.
