Soucasse : "Notre plus grosse erreur a été sur l'estimation de la L2"

Club | Publié le par Joris | 38 commentaires

Jean-François Soucasse s'est exprimé longuement face aux journalistes en évoquant à la fois la saison passée puis en se projetant sur celle qui arrive. Il souhaite que tout le monde avance dans le même sens pour parvenir à valider l'objectif visé : la remontée en Ligue 1. 

Jean-François Soucasse s'est longuement exprimé à notre micro sur l'actualité du club dont il est le président exécutif et le directeur général. Il a commencé par revenir sur la saison passée qui a été pour le moins tumultueuse. Il conçoit des erreurs et accepte les critiques : "Je trouve parfaitement légitime qu’on soit la cible de critiques. Je ne vous en voudrais jamais sur une analyse juste de la situation, qu'il y ait des critiques, quand bien même je ne la partage pas. On venait de descendre en Ligue 2, on était 20ème… Votre job est de dire ce que vous pensez. (...) L’idée dans cette intersaison, c'est de la mettre en comparaison à la précédente, qui par certains côtés a été apocalyptique. Le contexte était tellement différent, sensible voire éruptif. L’année dernière il a fallu faire preuve quasiment de résilience. On a découvert le niveau Ligue 2, on avait un nouveau staff, de nouveaux joueurs... La vérité c'est qu’on a fait des erreurs, liées à la fois à la manière dont la descente est arrivée, ce qui a été violent à des égards, et du fait qu'on soit quasiment reparti d'une feuille blanche. On n'a pas fait que des bons choix, pour autant on a su apprendre, je ne sais pas si on a appris vite, mais c'est une année qui a été très formatrice. Notre plus grosse erreur, c'est l’estimation de la Ligue 2. Est-ce que nous l'avons sous estimée ? Nous n'avons pas eu de la condescendance mais nous avons considéré que le talent qu’il y avait dans notre équipe était suffisant pour lutter pied à pied avec d’autres équipes. Ce que nous n’avons pas mesuré c’était la difficulté de ce championnat. Il y a eu un temps d’adaptation, des choix qu’on a fait qui ne se sont pas avérés pertinents. Il a fallu d'abord les reconnaître et ensuite les rectifier."

Par la suite, Jean-François Soucasse évoque le mercato hivernal et compte surfer sur cette dynamique : "On a rectifié ensuite, c'est à mettre au bénéfice de Loïc (Perrin) et de Laurent (Batlles). On a été dans un projet plus en phase avec ce qu’il aurait dû être. Aujourd’hui je pense qu’on est revenu dans nos temps de passage. On essaye de capitaliser sur une dynamique mise en place : il y a eu les levées d’options d'achat, l'accord avec Charbo'. On a négocié avec Jean-Philippe Krasso depuis août de l’année dernière, et on a remplacé assez vite Jipé avec Ibra' (Sissoko). On s’est dit qu’on voulait être pour le début du championnat à contre-pied de la saison passée. Dans l'équipe à Dijon (première journée de la saison passée, ndlr), Yvann (Maçon), Denis (Bouanga), Mahdi (Camara) étaient sur la pelouse et pourtant partants. Cette saison on est dans la stricte opposée de ce qu’on a fait l’année dernière. On a moins subi la situation, on a anticipé. Il y a eu l’arrivée de Dylan (Batubinsika) aussi. On a capitalisé sur les erreurs qu’on avait faites, j’espère qu’on a tiré les conclusions et que le projet est plus mobilisateur."


Jean-François Soucasse était intervenu devant les joueurs lors de la reprise, le 3 juillet dernier. Il leur a rappelé l'objectif de cette saison, la remontée en Ligue 1. Une saison qui peut-être grisante selon lui si les planètes s'alignent : "Je suis intervenu devant les joueurs : je leur ai rappelé l'objectif : la montée. Ça veut dire que ça crée des exigences chez tout le monde. Quand on passe de 67M€ à 28M€ de budget, la question qui se pose c'est comment se sortir de là pour monter un projet ambitieux qui va nous ramener en Ligue 1 ? On a beaucoup mobilisé d’énergie, on a mis en place une capacité de financer ce projet en 2 ans. On a investi 10M€ dans cette équipe avec les différentes arrivées. Il y a un objectif, des moyens et moi aussi j’ai un rôle essentiel : comment on va fédérer toutes les énergies pour atteindre cet objectif ? Une montée c’est vraiment un projet collectif dont vous faites partie. Ce que j’ai dit plusieurs fois, je sais qu’on a tous un intérêt commun. Il y a deux choses : l’amour du club, avec des salariés venus aider le club et qui aiment le club. La seconde c'est qu'on a un intérêt commun : ce n'est pas possible que quelqu'un me dise qu'il n'a pas intérêt à ce qu'on atteigne l'objectif. Alors il faut qu’on soit tous en capacité de maintenir cette dynamique et de l’amplifier. Pour ce faire, il y a une condition : élever tous notre niveau d’exigence, moi le premier. Il faut toujours se poser la question de comment je peux faire mieux mon travail. C'est ce que je demande à tout le monde. Je souhaite qu’on soit meilleur dans tous les domaines, c’est à ce titre-là qu’on va y arriver.

C’est ce en quoi je crois, je crois à un nécessaire alignement des planètes, avec tout le monde. Mon rôle ça va être ça, de veiller à ce qu’il n’y ait pas de décalage dans les points de vue. Quand on a un objectif c’est simple, on le fait tous ensemble. (...) L’objectif est tellement grisant, si on se donne les moyens, on peut vivre une putain de belle saison. Ce qui fera que dans dix ans on se retrouvera peut-être autour d'un terrain ou sur une plage au bout du monde et qu'on pourra se dire : on a créé ça ! Ce que j’aime bien dans le sport c’est ça : comment on va mettre des moyens pour atteindre un objectif commun. Aujourd’hui on sera jugé sur la finalité : si on monte ou si on ne monte pas. Un maintien en Ligue 1 a de la valeur, une montée en Ligue 1 a plus de tout. Comme on est descendu en Ligue 2, notre ambition doit être de remonter. L’année dernière, c'était trop compliqué il aurait fallu faire un départ canon et le contexte n'était pas propice. Aujourd’hui je suis convaincu qu’on a posé les bases d’un projet passionnant. (...) 


Je crois que c’est exaltant. C'est ce qu’on a dit aux joueurs, c'est une expérience rare, y compris dans une carrière. Certains ont peu ou pas connu la Ligue 1. Là, c'est un moyen d'y accéder. Si on arrive à faire 40 000 personnes contre Valenciennes sans enjeu, travaillons, trouvons des points d’équilibres plutôt que des désaccords. Dans ces cas-là, ce qui nous attend c’est dix mois d’émotions, de joies, de hauts et de bas bien-sûr. C'est un métier où on peut se dire que si on est performant, les gens vont être contents. C’est pour ça que j’aime le foot : atteindre collectivement des objectifs et les partager. Ce qui me réjouis, c’est qu’on est dans un club incroyable. (...) Si cet alignement des planètes a lieu, on se reverra en disant on a remis le club à sa place."


Jean-François Soucasse s'est ensuite exprimé sur l'engouement qui peut se créer cette saison, en rappelant notamment que l'ASSE compte presque 12 000 abonnés soit des chiffres sensiblement similaires à ceux de la dernière campagne d'abonnement en Ligue 1 du club, en 2021-2022. Le président exécutif compte sur le douzième homme cette saison : "Ça a évolué favorablement, c’est indéniable. Quand on est l’année dernière, le quatrième club Ligue 1 et Ligue 2 confondues à avoir le plus de supporters en déplacement, ce n'est pas anodin. Les groupes de supporters ont le droit d’avoir un avis défiant envers la direction et les actionnaires, sur moi également. Ce qui m’importe c’est qu’ils continuent à supporter leur équipe. Factuellement, un public qui soutient son public, ce sont des points en plus. Aujourd’hui les choses sont immensément plus alignées qu’il y a douze mois. Après, je connais la finalité sportive, il y a trois matchs en août et ça dépendra aussi de ça. Je sais cependant que ce qui a été construit il y a plusieurs mois nous donne des garanties."

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