Soucasse : "Ce club ne ressemble à aucun autre"
Au terme d'une folle soirée qui a acté la remontée des Verts en Ligue 1, Jean-François Soucasse, le président exécutif de l'ASSE s'est présenté à notre micro pour évoquer cette réussite collective.
Vous nous aviez annoncé une "putain" de saison lors du stage de préparation à La Plagne. Avec le recul, elle est là ?
Elle est là, elle n'a pas forcément suivi le chemin que l'on avait imaginé. C'est une saison dans laquelle nous avons aussi traversé des périodes délicates. En tant qu'ancien footballeur, je sais que ceux qu'il faut féliciter, ceux à qui il faut rendre hommage ce sont les joueurs, le staff, les gens qui au quotidien au club ont contribué à faire de cette soirée, une soirée pleine d'émotions. On en avait connu une il y a deux ans, pratiquement jour pour jour qui était assez violente à tous les égards. Il y a de l'émotion parce que je suis très content pour tous les amoureux du club. Certains disaient que Saint-Étienne n'avait rien à faire en Ligue 2, il fallait en apporter la preuve.
Les joueurs, le staff, Olivier Dall'Oglio, j'ai également une pensée pour Laurent Batlles. Si j'aime le football c'est parce que les victoires sont belles lorsqu'elles sont collectives et partagées. On a rendu beaucoup de monde heureux et fier. On avait tous à cœur de refermer cette blessure d'Auxerre. On va enfin pouvoir cicatriser, refermer et re-projeter le club vers la Ligue 1. C'est un bonheur immense à partager avec ceux qui aiment le club. Ce club ne ressemble à aucun autre, ce n'est pas des paroles en l'air.
On vous sent ému, à quoi vous pensez maintenant ?
Je suis ému parce qu'on a vécu des moments complexes. Beaucoup ont surement douté à un moment de cette capacité à atteindre l'objectif. Le scénario est assez incroyable, on a les balles de match que l'on manque. Je suis heureux pour ces joueurs. Cela fait 20 ans que je suis dirigeant, c'est peut-être un des groupes les plus sympas que j'ai connu. On a pris beaucoup de plaisir avec eux. On avait une frustration que ce qu'ils faisaient, le travail effectué, les qualités qu'ils avaient ne soient pas récompensées. C'est un magnifique moment, il va falloir en profiter et Saint-Étienne est en Ligue 1, c'est définitivement sa place. Je suis très heureux, humblement, d'avoir fait partie de ce grand collectif. On l'a fait tous ensemble.
Au mois de janvier, vous espériez peut-être terminer troisième. Qu’est-ce qui a changé, à quel moment la saison a basculé ?
Lorsqu'on fera le bilan de cette saison, je crois que le match à Dunkerque a été une sorte de révélateur. Il y a eu une prise de conscience de tout le monde, sur le fait que l'on était en train de rater un objectif qui pour le coup, restait atteignable. Peut-être une prise de conscience, la qualité des joueurs, la qualité du staff.
Lors de la relégation, vous aviez annoncé un projet sur deux ans avec la montée au bout. Vous y êtes, c'est aussi une fierté pour vous ?
Ce n'est absolument pas une revanche. Dans le sport, il faut accepter la défaite, avoir l'humilité lorsque la victoire arrive de l'accueillir et de s'en réjouir. On sait à quel point les choses sont fragiles. Est-ce que l'on devait descendre le soir d'Auxerre, je ne suis pas sûr si l'on parle de football. On aurait pu avoir encore une cruelle désillusion ce soir. Je ne suis absolument pas dans ces schémas là. On a essayé de travailler.
Je veux dire un mot parce que ça me tient à cœur. Je suis très heureux pour Loïc Perrin. Le lendemain d'Auxerre, on n'avait pas dormi, il y avait tout à reconstruire. Un projet sportif, économique, dans un contexte particulièrement délicat. Certains ont douté de la qualité du travail de Loïc, lorsque je regarde l'équipe qui monte ce soir, ce ne sont que des joueurs choisis, suivis par Loïc. Il a mis en place un projet. Mon analyse n'aurait pas été différente si nous n'étions pas monté. Il est bien parfois de reconnaître la qualité du travail des collaborateurs. Je suis heureux dans ce club parce qu'au quotidien, on a des mecs qui adorent leur club : des salariés, des bénévoles qui adorent leur club, qui sont compétents. Je suis vraiment content qu'on ait redonné un peu de fierté à tout le monde. Ce club le mérite, ces supporters le méritent, notre ville le mérite !"