Tribune : L'arlésienne du modèle anglais !

Stade | Publié le par Tibo | 22 commentaires

Depuis le début de la saison, les tribunes françaises sont pointées du doigt. D'abord dans la presse nationale, plus précisément sportive et même au Gouvernement. Les pseudos spécialistes des tribunes martèlent avec force que la France est une exception, qu'on ne "voit ça nul part ailleurs" et surtout "pas en Angleterre".

Un matraquage médiatique qui a même poussé des médias étrangers à profiter de cette aubaine, à l'image du journaliste espagnol Dani Gil, correspondant en France pour Mundo Deportivo : "La France ne trouve pas de remède à la violence. Des cinq grands championnats européens, seule la Ligue 1 se signale depuis le début de la saison par des incidents impliquant les supporters. Ce nouvel arrêt de match montre que le problème des Ultras persiste en Ligue 1"


Une affirmation totalement infondée, en témoigne les récents évènements dans le derby de Séville. 

Le poncif préféré d'une large frange de journalistes sportifs en France est de louer le fameux "modèle anglais". En proie à de gros soucis de violences, de hooliganisme, l'Angleterre a fait le choix de la sélection par l'argent sans jamais régler le problème de fond et en rendant, par ailleurs, ses enceintes peu animées. 


Déplacer le problème ne l'a jamais solutionné et le "ça n'arriverait pas en Angleterre" n'est valable que pour ceux qui souhaitent mettre des œillères. Preuve en est, les données publiées sur les incidents dans les stades anglais sur cette première partie de saison dans un article de la BBC : Plus de 800 arrestations (+47%) et plus de 750 incidents signalés de la Premier League à la D5 (National League). Ce weekend n'a pas manqué à cette règle, avec une bouteille jetée sur le français Lucas Digne et des incidents à Chelsea.

Factuellement, la France n'est absolument pas une exception en Europe ou dans le Big 5. L'Angleterre connaît bien plus d'incidents que la France et la majorité des "incidents" que connaît l'hexagone concerne l'utilisation d'engins pyrotechniques dont l'usage, même dans un contexte festif, est notifié comme un incident et peut conduire à une arrestation. C'était d'ailleurs le motif principal d'arrestation en 2018, devant les violences !


Différents spécialistes évoquent la possibilité d'un effet post-huis clos, pour expliquer cette résurgence des incidents. Toujours est-il qu'il n'y a pas un modèle sur lequel s'appuyer et que la France, qui use et abuse des sanctions collectives, va bien devoir se résoudre à constater l'inefficacité de ces mesures stigmatisantes, pénalisantes et totalement contre-productives. 

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