Un sénateur de la Loire prend une position forte sur la pyrotechnie
Pierre-Jean Rochette, sénateur de la Loire (Les Indépendants, République et Territoires) s'est exprimé dans les colonnes de Ouest France sur les fermetures de tribunes liées à l'usage d'engins pyrotechniques. Ce supporter des Verts prend une position marquée sur le sujet et souhaite un encadrement de l'usage de la pyrotechnie ainsi que la fin du huis clos partiel ou total.
Sa prise de parole fait suite au huis clos infligé au Football Club de Nantes après les 25 ans de la Brigade Loire contre Strasbourg. Les pensionnaires de la Tribune Loire ont allumé lors de ce match plus de 200 engins pyrotechniques au cours de la rencontre, offrant un spectacle splendide qui n'a occasionné aucune blessure mais a engendré de lourdes sanctions venant de la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel : "Le foot français est avant tout un foot populaire. Bien entendu, le business est installé dans ce monde. Mais il y a plein de clubs qui ont un public fidèle, qui les suit, et qui leur permet parfois de renverser un match et ça, ça ne s'achète pas. Je souhaite qu'on leur lâche un peu la grappe, à ces supporters. Que l'on soit strict, rigoureux et sans concession quand il y a des choses graves, quand on peut blesser, je l'entends. De là à toucher à la magie du spectacle, il y a un fossé. La pyrotechnie fait partie du spectacle. On doit l'écrire dans un texte pour l'autoriser.
Sur un petit échantillon de personnes qui n'arrivent pas à se contrôler, on jette l'opprobre sur le monde du supportérisme. Les sanctions collectives ne fonctionnent pas aujourd'hui. On a les moyens d'identifier les personnes qui commettent ces agissements, on a la technologie pour savoir qui fait quoi. Je suis pour un dialogue nourri avec les supporters. En tant qu'élus, on doit trouver la voie pour faire en sorte que ces fermetures deviennent l'exception, car on n'est pas à l'abri d'un dérapage, et non pas une habitude comme c'est le cas actuellement.
Je suis solidaire des supporters nantais. Saint-Étienne et Nantes sont régulièrement frappés par des interdictions. Je sais ce que c'est de ne pas pouvoir aller soutenir son équipe, d'autant plus dans des moments où elle en a besoin. Une tribune fermée, c'est une défaite, c'est la mort d'une identité.
Les ultras font partie de l'identité de nos territoires. Quand vous parlez de Saint-Étienne ou de Nantes, ce sont des villes aussi connues à travers leurs supporters. Ils se déplacent, font rayonner leur ville, leur territoire. Depuis l'Antiquité, on a besoin d'avoir des convictions en dehors du domaine politique et qui permettent d'avoir un exutoire dans un monde un peu différent que celui qu'on côtoie au quotidien."