Wadji : "Je ne suis pas le héros de l'ASSE, ce sont mes coéquipiers !"

Pros | Publié le par Joris | 25 commentaires

S'il se fait très discret dans les médias, Ibrahima Wadji a accepté de se confier à notre micro cette semaine. Le héros de tout un peuple revient bien évidemment sur cette folle soirée de dimanche. Très humble, le numéro 25 des Verts veut mettre en avant la saison réalisée par ses coéquipiers plutôt que son but décisif. 

Salut Ibra’, merci pour cet entretien, pour ce beau clin d’oeil toi qui nous donnes cette montée…
Ah ce n’est pas moi (sourire). Je n’ai fait que finir. Ce sont les collègues qui ont fait le boulot avant tout.

Comment as-tu vécu ce match de l’intérieur ?
C’était compliqué. Avant le match, j’ai discuté avec le staff médical pour leur dire que je pensais prendre la responsabilité de jouer. Normalement, je ne devais pas faire ce match-là parce que ma rééducation se terminait une semaine après la rencontre contre Metz. J’ai demandé au doc’ qu’il me laisse jouer le match. J’ai pris mes responsabilités et le médecin a compris et il m’a laissé partir pour Metz. (…) Le coach m’a, je pense, préservé pour les prolongations parce que je ne devais pas jouer plus de 15-20 minutes pour éviter une nouvelle rechute.

Qu’as-tu ressenti au moment de ce but ?
C’était incroyable bien-sûr parce qu’à ce moment-là, on se voyait déjà en Ligue 1 ! C’est beaucoup d’émotion. Ça ne s’est pas bien passé en début de match et on a tout fait pour monter. Mes coéquipiers se sont battus sur le terrain pendant toute la saison, quand j’ai marqué le but j’ai directement pensé à eux.


"Une saison, c’est dix mois et moi je n’ai joué qu’un minimum de matchs et je n’ai marqué qu’un seul but, celui qui nous fait monter mais dire que je suis un héros, c’est un trop grand mot"


As-tu conscience de devenir le héros de tout un peuple après ce but ?
Non je n’ai pas conscience de ça parce que je sais que je ne suis pas le héros. Parce que comme je l’ai dit en début d’interview, ce sont mes coéquipiers qui ont fait tout le boulot. Moi je suis là en fin de match après une année compliquée sur le plan personnel. Mes coéquipiers ont été présents toute la saison, eux. Ça a été une double confrontation difficile face à une équipe de Ligue 1, on a réussi à gagner chez nous et aller là-bas faire match nul, ça a été compliqué avec notre début de match. Être le héros ? Non je ne suis pas le héros, je pense que ce sont mes coéquipiers qui le sont parce que la saison ne se joue pas sur un seul match. Une saison, c’est dix mois et moi je n’ai joué qu’un minimum de match et je n’ai marqué qu’un seul but, celui qui nous fait monter mais dire que je suis un héros, c’est un trop grand mot (sourire).

Ce but qui nous donne la montée, ça fait des mois et des mois qu’on l’annonce, ça semblait écrit. L’avais-tu imaginé ?
Non je ne l’ai pas imaginé, sincèrement. Tout le monde me disait ça, même ici au club. On me disait : « le but qui va faire monter Saint-Étienne en Ligue 1, c’est toi qui va le marquer ! » Même le président et la direction me disaient ça. Même le coach, quand j’étais revenu avant cette dernière rechute, me disait : « Soignes-toi bien, le but qui va faire monter Saint-Étienne, c’est toi qui va l’inscrire ! » Beaucoup de gens me le disaient parce que c’était la belle histoire. L’histoire qui racontait que je n’avais pas joué de la saison quasiment et que je marquais ce but (sourire).


"Quand on est revenu à Saint-Étienne, c’est là que je me suis vraiment rendu compte que ça avait fait plaisir à tout le monde, à tout un peuple !"

Et ce retour à Saint-Étienne dimanche avec cette ferveur incroyable, comment vous l’avez vécu de l’intérieur ?
C’était impressionnant ! Il y avait beaucoup d’émotions de voir ces gens qui se sont déplacés pour venir à Metz puis de voir autant de monde à l’aéroport et à L’Etrat… Quand on est revenu à Saint-Étienne, c’est là que je me suis vraiment rendu compte que ça avait fait plaisir à tout le monde, à tout un peuple !

Avais-tu déjà vécu ça dans ta carrière, une telle effervescence ?
Non jamais, c’est la première fois. C’est la première fois que je vis de telles émotions.

On l’évoquait en début d’entretien, ta saison a été marquée par de nombreuses blessures, comment l’as-tu vécue ?
Ça a été compliqué, vraiment. Blessé, revenir, blessé, revenir… Je n’ai pas eu la forme cette saison. De recommencer à chaque fois les entrainements et se reblesser, ça a été dur mais mes coéquipiers m’ont vraiment soutenu, le staff, mes dirigeants, ma famille aussi. Ça a été compliqué pour eux aussi mais c’est le destin.


"Je voudrais d’ailleurs remercier le staff médical parce que toute la saison j’ai été avec eux, ça a été dur aussi pour eux (...) mais ils étaient toujours là pour m’aider à bien me soigner"

Quel est le programme pour toi maintenant ?
Je suis en rééducation pour toute la semaine avec le staff médical. Je voudrais d’ailleurs les remercier parce que toute la saison j’ai été avec eux, ça a été dur aussi pour eux parce qu’ils ont tout fait pour que je revienne plus fort et à chaque fois que je revenais et que je rechutais, c’était dur pour eux comme pour moi mais ils étaient toujours là pour m’aider à bien me soigner. Ils m’ont vraiment aidé.

Bon Ibra’, on se revoit l’année prochaine en Ligue 1 ?
J’espère oui (sourire).



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